Responsive menu

Grande Dame du tennis belge, Christiane Mercelis nous a quittés

Treize fois championne de Belgique, quart de finaliste à Roland Garros, Christiane Mercelis a marqué l'histoire du tennis belge. Elle nous a quittés à l'âge de 93 ans. Hommage. Photo D.R.

Un hommage signé à notre demande par Michel Rosten. Excellent joueur de tennis, Michel est également un excellent journaliste qui a exercé sa plume avec brio à La Libre Belgique. Un quotidien pour lequel il a couvert nombre de tournois du Grand Chelem. Il a aussi régulièrement joué avec Christiane Mercelis qui vient de nous quitter.
 
 "Christiane Mercelis, qui vient de s’éteindre à l’âge de 93 ans, fut une grande figure du tennis féminin belge dans les années 50 et 60. Elle multiplia les prouesses à une époque dominée au pays par Philippe Washer et Jacky Brichant qui s’illustrèrent par de brillantes campagnes de Coupe Davis. A cette époque, pour les femmes, il n’existait aucune compétition internationale comparable à la quête annuelle du fameux saladier d’argent. Mais, dominant longuement la scène nationale – elle remporta à treize reprises le championnat de Belgique –, elle n’en imposa pas moins son talent à la faveur de grands tournois internationaux. De 1954 à 1961, elle conquit plusieurs titres à l’étranger, que ce fût à Barcelone, à Valence, à Cologne, à Nice, à Cannes, à Aix-en-Provence, à Jacksonville, sans parler du tournoi de Paris (Coubertin) sur court couvert. Elle fut également la première lauréate du tournoi de Moscou, alors que l’URSS ne comptait pas parmi les destinations touristiques très courues. Mais son meilleur souvenir est resté sans doute celui d’avoir inscrit son nom sur les tablettes du temple de tennis à Wimbledon quand, en 1949, elle vainquit en finale, dans le tableau des juniores, Miss Partridge (GB). A Londres, devenue séniore, elle fut arrêtée à trois reprises en huitièmes de finale, non sans avoir éliminé au passage une troisième tête de série, l’Américaine Dorothy Knode.
Il ne faut pas s’y tromper : parvenue à maturité, Christiane fut redoutée par ses adversaires. Frappant les balles à plat, alors que le lift en était à ses balbutiements si ce n’est dans le chef de Brichant, elle se singularisait par un tempérament offensif servi par de puissantes mises en jeu, souvent suivies par des montées au filet où elle faisait valoir une volée très pure. Il n’était point de faiblesse dans son arsenal de coups, à telle enseigne que nombre de commentateurs la classaient – de manière subjective puisqu’il n’y eut jamais de hiérarchie mathématique avant l’ère Open, qui débuta en 1968 – parmi les vingt meilleures joueuses du monde. Sur ses qualités techniques, elle aurait sans nul doute été de taille à briller davantage dans les tournois du grand chelem si elle n’avait été desservie par une nervosité intérieure (jamais manifestée sur le terrain !) qu’elle tentait parfois de canaliser en buvant, avouait-elle, un demi verre de bière avant un match difficile.
Avec 83 titres nationaux et 50 sélections en équipe nationale – de son temps, chaque année se jouaient des rencontres contre les équipes représentatives de France, de Hollande et, plus rarement, d’Allemagne –, Christiane Mercelis aura porté haut le pavillon belge. On peut sans aucun doute écrire qu’elle ouvert la voie aux joueuses belges comme Michèle Gurdal, Monique Van Haver, Ann Devries, Sandra Wasserman et, ensuite, Dominique Monami et Sabine Appelmans.
Elle aura servi de chaînon entre Nelly Adamson-Landry (victorieuse à Roland-Garros en 1949) et Justine Henin ainsi que Kim Clijsters, qui ont réussi, plus près de nous, à conquérir Melbourne, Paris et New York. Et cela, elle le fit sans jamais se départir d’une modestie et d’une élégance qui lui étaient naturelles."

Lire aussi, sous la plume de Christophe Blaivie, et toujours dans La Libre, une interview de Christiane Mercelis, publié en 2002. 
Tennis Padel Wallonie Bruxelles présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.
 




 

Retour à la liste