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Les tennismen belges en route vers Paris 2024

Zizou Bergs et la paire de double Sander Gille/Joran Vliegen embarquent ce mercredi pour la plus importante manifestation sportive au monde. Au programme, le Village olympique et son ambiance unique, le tirage au sort jeudi 11 heures, où ils espèrent avoir un peu de chance, et le début de la compétition dès samedi prochain. A la veille de leur départ pour les Jeux de Paris, ils ont rencontré les médias dans les installations à Wilrijk.
 

Justine Henin, notre médaille d'or d'Athènes, a tenu à venir saluer et encourager les trois joueurs belges qui ont pu se classer en ordre utile pour les Jeux 2024. Cela n'a malheureusement pas été le cas, on le sait, de David Goffin et de Greet Minnen (cette dernière pour deux places seulement).
A Paris, plein feu donc pour le tennis belge sur Zizou Bergs, qui retrouve les courts de Roland Garros où il est parvenu à atteindre le troisième tour cette année et où il a posé les bases du Top 100 comme de la qualification olympique. Ainsi que sur le duo Vliegen/Gille qui n'a pas oublié sa finale de l'an dernier sur ces mêmes courts parisiens et dont ce sera les deuxièmes JO, sa première expérience, à Tokyo, ayant été tronquée en raison du Covid.
 
Le tableau de simple, auquel se confrontera Zizou Bergs pour ses premiers Jeux, est des plus impressionnants, les légendes de notre sport rêvant désormais de la plus prestigieuse médaille. En double, c'est particulier puisqu'il n'y pas beaucoup de paires 100 % nationales qui s'alignent sur le circuit, ce qui peut ouvrir des perspectives pour ceux qui, comme les nôtres, s'alignent toute l'année ensemble et se connaissent par coeur. Sauf que les Français, les Américains, la paire Alcaraz-Nadal, les joueurs du top en simple qui ne jouent habituellement pas en double...  cela reste un beau parterre pour nos compatriotes que l'on sait capables, comme en Coupe Davis, de battre tout le monde, mais d'être aussi battus par (presque) tout le monde à ce niveau, selon la forme du jour.
 
Top 3 pour Justine
 
"L'impossible est possible en tennis, alors que je ne le croyais pas moi-même, j'en suis la preuve", leur a lancé Justine qui était revenue de 1-5 dans le troisième set contre Anastasia Myskina à Athènes lors des J.O. 2004. C'était il y a tout juste 20 ans. C'est d'ailleurs cette demi-finale que tout le monde garde en mémoire, pas la finale gagnée le lendemain, sans grand suspense, face à Amélie Mauresmo.
"Il faut aussi un peu de chance, je sais qu'à un ou deux points près je prenais 2-6 et j'étais dehors, on n'aurait jamais parlé de mes Jeux olympiques, je suis sûr que pas mal de gens ont d'ailleurs éteint leur télé à 1-5", sourit la Rochefortoise. J'avoue qu'enfant, je rêvais de Grand Chelem, surtout de Roland Garros, pas de médaille d'or. En même temps, c'est une expérience que j'avais envie de vivre, le COIB, qui voulait me mettre dans les meilleures conditions, m'a proposé d'aller à l'hôtel, mais j'ai choisi de loger dans le Village et je ne l'ai pas regretté. Le scénario aidant, c'est un souvenir qui figure facile dans le Top 3 des victoires et des émotions fortes de ma carrière. Vingt ans après, je suis contente d'y repenser mais bien sûr l'intensité n'est plus la même, je vis dans le présent et je ne me promène pas partout avec ma médaille, je la montre néanmoins volontiers aux gens qui savent ce qu'elle représente et que je sens touchés."
 

"Je n'imaginais pas ce que j'allais vivre", continue-t-elle, c'était un peu inattendu au beau milieu d'une saison pourrie à l'époque par le cytomégalovirus, un jour je pouvais m'entraîner, l'autre j'étais dans mon lit. Malgré mon état physique, je me suis vraiment sentie portée par notre délégation, par les autres athlètes qui n'avaient pas tous comme moi quatre Grands Chelems par an pour se refaire. J'ai vécu l'aventure, le moment présent, en me disant on essaie, on y va. Dès le premier jour, Axel Merckx a accroché le bronze, c'était très inspirant. Sportivement et humainement, c'est quelque chose qui laisse des traces, ce n'est comparable à rien d'autre, surtout pour quelqu'un comme moi qui vivait toute l'année seule dans sa bulle. Ce fut une vraie découverte, qui m'a en réalité enlevé beaucoup de pression. Il y a cette gigantesque et fascinante énergie qu'il faut utiliser, sur laquelle on surfe, mais il ne faut pas non plus qu'elle vous submerge, c'est le challenge à relever."
 

"Big dream"
 
L'attachant Zizou Bergs, qui va découvrir cet autre monde, reprend la balle de Justine au bond, avec le charisme et la spontanéité qui le caractérise. "Lorsque Juju a gagné j'avais 5 ans. Le tennis aux J.O. pour moi c'est elle, un peu David à Rio, Londres évidemment avec Murray. Ceux qui me connaissent savent que je peux faire quelque chose de plus quand je joue pour mon pays, quand il y a un côté patriotique dans l'air. J'ai hâte d'y être, même si je ne suis pas tête de série et que donc aucun tirage ne sera facile, je peux aussi bien tomber sur Djokovic, Alcaraz, Sinner... ou Nadal que j'ai affronté à Rome et qui n'est peut-être plus le Rafa qui a gagné 14 Roland Garros. J'adore entendre Justine dire que rien n'est impossible, parce qu'en Belgique ce qu'on répète le plus c'est "reste les pieds sur terre" alors que c'est juste l'inverse pour celui qui choisit une carrière de tennis. C'est tellement dur que si tu n'as pas le "big dream" en toi tu ne commences même pas, et plus encore pour nous alors que le grand public s'est habitué à Justine et Kim qui ont tout remporté. Je voudrais que les gens soient plus ouverts, plus en soutien de ce qui se passe aujourd'hui même si on ne gagne plus de Grands Chelems, parce qu'on a des ambitions et que tout est possible."
 

Le team leader de notre délégation tennistique, Bart De Keersmaeker, qui fut en son temps sparring-partner de Justine ("qu'est-ce qu'elle m'a fait souffrir avec son revers !"), se sait en terrain miné lorsqu'on l'interroge sur les objectifs du trio belge : "On doit aussi se montrer réaliste, Zizou était encore 130e mondial il y a six mois. Pour la première fois, il est arrivé au troisième tour d'un Grand Chelem, à Roland Garros, avec un gros match pour finir contre Dimitrov, mais ce sont ses premiers Jeux, il va encore grandir, il a le temps pour lui. Quant à Joran et Sander, ils ont certainement les qualités pour atteindre les quarts de finale du double, ils l'ont déjà prouvé. Ils comptent parmi les meilleurs, même s'il y a beaucoup d'incertitudes autour d'eux dans le tableau." "On dit souvent que l'important aux Jeux, c'est de participer, mais on joue pour gagner", ont conclu les duettistes.
 
- Pour rappel, Joachim Gérard, également présent à la conférence de presse, disputera pour la cinquième fois les Paralympics, le tournoi olympique en fauteuil, à partir du 30 août. Ce seront ses derniers Jeux, on se souvient qu'il avait conquis la médaille de bronze à Rio en 2016.
 
 
 
 

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