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Wimbledon : David Goffin éliminé après avoir mené deux sets zéro et 5-0 dans la cinquième manche

On sait à quel point le sport, le tennis en particulier, peut être cruel, David Goffin en a déjà fait l'expérience, mais ce premier tour face au Tchèque Tomas Machac, 39e mondial, postule au podium de ses plus amers souvenirs. "Je m'en rappellerai longtemps", confirmait le Liégeois abattu, après un match qu'il aurait pu gagner en trois manches et qu'il a perdu au terme d'un 5e set où il a mené 5-0. Elise Mertens et Greet Minnen également éliminées, il n'y a plus de Belges en simple dans le tournoi.
 

On trouve difficilement les mots tant ils font mal à entendre et à lire. Lors de ce premier tour entamé en deux fois mardi, David Goffin menant 6-3, 4-2 au moment de l'interruption, et terminé mercredi, notre compatriote a bouclé la deuxième manche (6-3) et pris à trois reprises le service de Tomas Machac dans le troisième set, la victoire, logique et méritée au vu d'un excellent début de partie, à portée de raquette. Sauf que le Liégeois n'a pu confirmer aucun de ces "breaks", même à 4-3, 40-15, et qu'il a perdu le set 4-6, permettant au Tchèque de rester en vie et dans le match.
 
"La perte de ce troisième set a été dure à digérer", expliquait le Liégeois à Tennis Belgium. "J'étais plus nerveux et fatigué, je sentais que cela m'échappait. En face, c'est quelqu'un qui ne donne rien si vous n'allez pas chercher les points. Je n'ai pas non plus bien servi, alors que cela aurait pu m'aider."
Sur cette lancée, le 6-1 de la dernière manche ne présageait forcément rien de bon. Pourtant, la manière dont David a entamé le cinquième set au rythme des deux premiers a fait plus que ramener l'espoir.
 
"J'ai de nouveau abordé la manche de manière plus agressive et c'est allé très vite, sur le court comme au marquoir (5-0)", continue-t-il, "mais il n'a pas craqué, alors que je baissais un peu d'intensité, il s'est remis à y croire, il ne ratait plus rien dans l'échange." On s'est ainsi retrouvé à 5-5 en n'en croyant pas nos yeux, et le match s'est finalement joué au super tie-break (5-10) que le Tchèque a forcément abordé avec un avantage psychologique considérable. "J'ai alors essayé d'en mettre un peu plus, un peu trop, et j'ai commis quelques petites fautes, c'est dommage, mais c'est le tennis".
 
Londres, quelle aventure !
 
On peut se demander comment avec l'expérience qui est la sienne on n'arrive pas à conclure une telle rencontre? "On est confronté à tout dans un match, une saison, une carrière", conclut-il. Il y a des moments où les choses semblent aller toutes seules, où on joue son meilleur tennis sans s'en rendre compte. Il y en a d'autres où l'on éprouve des difficultés à gérer les moments importants. Il arrive que l'on ne joue pas si bien mais que l'on ait le brin de chance quand il faut. Et parfois c'est dur comme sport, il y a souvent une corrélation avec comment on se sent, l'importance du match, la sérénité". 
 
C'est d'autant plus dommage qu'il y avait un coup à jouer pour David dans le tournoi, il y avait atteint le troisième tour l'an dernier. Sa saison sur herbe lui aura néanmoins permis de retrouver le Top 100. Toute une aventure, en réalité, qu'il a décrite par le menu. "Il faut commencer par le début", raconte-t-il. "Au départ, j'ai manqué d'un fifrelin le tableau final de Wimbledon. J'ai décidé de disputer le Challenger d'Ilkley qui traditionnellement offre au vainqueur une wild card pour l'All England. Je l'ai gagné... mais après que l'on ait annoncé joyeusement lors des demi-finales que l'invitation allait cette fois à un Anglais. J'ai donc disputé les qualifications de Wimbledon et perdu au 3e tour un match que j'aurais pu remporter mais où mon adversaire (Bellucci) a très bien joué".
 
"Je suis alors rentré chez moi pour prendre quelques jours de vacances", continue-t-il, "jusqu'à ce coup de téléphone confirmant qu'il ne fallait plus que deux forfaits, dont celui de Murray, pour que je puisse participer, et que la chance était grande. Dimanche soir, à minuit et demi, j'ai finalement quitté Monte Carlo en voiture pour rallier Lyon, où j'ai pris l'avion lundi matin pour arriver à Londres à 10 h 15, juste à temps pour m'inscrire et frapper la balle durant une demi-heure. Puis, il y a eu la pluie, l'attente, le match coupé en deux. Tout ça pour finir ainsi. C'est un Wimbledon que je ne suis pas près d'oublier".
David est déjà inscrit aux Etats-Unis aux tournois de Newport (15 juillet), Atlanta et Washington, "mais nous devons encore nous concerter avec l'équipe et voir comment je me sens", prévient-il.
 
Elise dominée, Greet valeureuse
 
Ce mercredi londonien n'était donc pas une bonne journée pour le tennis belge. Elise Mertens ne s'attendait certainement pas à prendre du 6-1, 6-2 face à la jeune coqueluche british et sensation de l'US Open 2021, Emma Raducanu, aujourd'hui 13e mondiale. Mais sur le court numéro un tout acquis à sa cause, l'Anglaise a retrouvé un super niveau de tennis, au point que notre 33e mondiale n'a pas eu voix au chapitre.
 
"Elle était "on fire", j'ai essayé de me battre, de la faire courir, d'aller au filet, de couper son rythme, mais il y avait très peu de solutions, tout rentrait ou touchait les lignes", disait la Limbourgeoise, "j'avais parfois l'impression qu'elle jouait les yeux fermés. Elle valait Top 15, avec ce niveau-là et si elle tient la pression, je suis curieuse de voir jusqu'où elle ira dans le tournoi." Quant à notre compatriote, qui n'a pas l'habitude d'être sortie aussi tôt en Grand Chelem, elle a désormais son titre de l'an dernier à défendre en double.
 
Face à la finaliste surprise de Roland Garros, la 7e mondiale Jasmine Paolini, et sur le même court qu'Elise Mertens avant elle, Greet Minnen a, par contre, proposé un tennis haut de gamme qui a poussé l'Italienne en plein boum dans ses derniers retranchements lors d'un premier set qui s'est joué au tie-break sur quelques points (5-7). Paolini s'est détachée (2-6) en deuxième manche, mais la protégée de Philippe Dehaes n'a pas pour autant baissé pavillon.
 
"C'est dommage d'avoir dû affronter une joueuse aussi bien classée, qui respire une pareille confiance et frappe de telles balles dans les moments importants, lors d'un deuxième tour, comme cela avait déjà été le cas d'entrée avec Rybakina à Roland Garros", disait-elle. "Contre une adversaire ne fut-ce qu'un cran en dessous je suis convaincue que je pouvais passer avec ce tennis-là, il faut un peu de chance au tirage au sort quand on n'est pas tête de série. Je ne pense pas avoir fait quelque chose de travers, elle était vraiment très forte."
 

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